Dès l’arrivée des premiers colons à St-Honoré, en1854, et durant plusieurs années après cela, les gens de St-Honoré devaient se rendre à St-Évariste pour assister aux offices religieux. Pour cela, ils devaient marcher plusieurs milles dans les forêts, sans autre chemin que les pistes d’animaux.
La population de St-Honoré augmentant peu à peu, vers 1861, il fut décidé que le Curé de St-Évariste, l’abbé Bérubé, se rendrait à St-Honoré pour y célébrer les offices religieux. À ce moment-là, St-Honoré comptait un peu plus de dix familles. En guise de chapelle, on utilisait la résidence de M. Alfred Roy qui était située dans le Grand-Shenley.
Il ne faudrait surtout pas croire que le Curé de St-Évariste se rendait à St-Honoré à toutes les semaines. Il y venait seulement une fois par mois, dans la soirée du dimanche. Au cours de cette soirée, il prêchait, entendait les confessions, bénissait les mariages et baptisait les nouveau-nés. Le lendemain, les fidèles pouvaient assister à la messe et communier.
Cette situation prévalut durant quelques années, mais, à mesure que la population augmentait, la maison de M. Roy devenait trop petite pour suffire à la tâche. Comme on ne pouvait envisager encore la construction d’une chapelle, on revint à la pratique du début et les gens durent retourner à St-Évariste. Encore là, c’était une situation qui ne pouvait durer bien longtemps. Il fallait songer sérieusement à ériger une petite chapelle à St-Honoré même.
La décision fut prise durant l’été de 1868. Un terrain donné par M. Prudent Mercier fut désigné pour recevoir la nouvelle chapelle. Cette dernière mesurait 21.34 m X 10.67 m. C’est un ouvrier du coin, M. Chabot, qui en fut l’architecte et l’entrepreneur. Cette chapelle reçut la bénédiction le 3 janvier 1869, et, dans une lettre de l’Archevêque de Québec, Mgr Baillargeon, il était dit de bénir cette chapelle sous le nom de St-Honoré. Ce nom donné par Monseigneur rappelle le souvenir de M. Honoré Desruisseaux, premier desservant. Le canton de Shenley, a été dénommé en souvenir d’une ville du comté de Hartford, en Angleterre, d’où venaient les premiers colons.
Une fois la chapelle construite, il fallait penser à l’érection d’un presbytère et d’un cimetière. tout cela se fit au cours des années qui suivirent. Même si l’abbé Desruisseaux se rendait à St-Honoré à jours fixes pour y célébrer les offices religieux, le besoin d’un prêtre résident se faisait de plus en plus sentir. Le 23 août 1873, Mgr Taschereau annonçait à la population, l’arrivée de leur premier curé, l’abbé Joseph-Octave Faucher.
En 1879, on décida d’agrandir la chapelle qui ne suffisait plus à la tâche. La chapelle avait donc 9.144 m de plus et on y avait ajouté un jubé. On ne voulait pas se lancer tout de suite dans la construction d’une église qui se serait avérée trop dispendieuse pour les faibles moyens de la population de cette paroisse.
En 1900, la chapelle qui servait pour les offices religieux avait maintenant plus de trente ans. De plus, elle datait d’une époque où St-Honoré ne comptait que quelques dizaines de familles Malgré l’agrandissement de 1879, elle ne suffisait plus aux besoins des débuts du siècle. Aussi songea-t-on à construire une église.
Au départ, cette idée souleva de nombreuses protestations. Plusieurs citoyens prétendaient qu’ils n’avaient pas les moyens de construire un tel édifice. M. le Curé J. A. Feuiltault entreprit donc de convaincre les dissidents. Il lui fallut peu de temps, et, en 1900, l’Archevêque de Québec donnait son assentiment pour la construction de l’église. L’entreprise fut confiée à un constructeur de St-Damien, M. J. Alyre Métivier. Ce dernier termina le travail en 1909. Cependant, l’église pouvait déjà servir dès 1902.
Cette église mesure 50.292 m de longueur par 18.29 m de largeur. La hauteur intérieure est de 14.63 m. Quant au sommet de la tour, il s’élève à 51.512 m. À cela, il faut ajouter une vaste sacristie mesurant 18.29 m par 12.192 m. Les plans de l’église et de la sacristie furent réalisés par un architecte de Québec, M. David Ouellet. La bénédiction fut faite par Mgr Bégin, le 22 octobre 1902.
L’église fut restaurée en 1952, par souscription populaire et, c’est encore ce même édifice qui reçoit les paroissiens tous les dimanches. Elle a subi quelques travaux d’aménagement, mais la bâtisse en elle-même n’a pas eu de changements majeurs.
Une fois l’église terminée, il fallait songer à la construction d’un presbytère. Ce fut chose faite vers 1907. C’est M. le Curé Godbout qui fit ériger cette bâtisse qui ne fut guère améliorée depuis. Il fut construit par M. Théophile Dubé, entrepreneur de St-Honoré.